Le dirigeant d’une société membre d’un groupe de sociétés fait l’objet d’un contrôle fiscal personnel. L’occasion, pour l’administration, de requalifier en « complément de rémunération » l’un des avantages qu’il a reçus… Pour quelles conséquences ?
Dirigeant de société : qu’est-ce qu’un « complément de rémunération » ?
Le dirigeant de plusieurs sociétés membres d’un même groupe achète des actions de la société mère à titre préférentiel. Cet avantage lui est consenti par une société membre du groupe dont il n’est pas salarié, ainsi que par une actionnaire « de référence » contrôlant la société mère.
A la suite d’un contrôle fiscal, l’administration estime que cet avantage constitue, en réalité, un complément de rémunération du dirigeant, imposable par conséquent dans la catégorie des traitements et salaires (TS).
Mais ce n’est pas l’avis du dirigeant : il rappelle, en effet, qu’il n’est salarié ni de la société qui lui a consenti cet avantage, ni de la société mère elle-même. Dès lors, l’acquisition à titre préférentiel d’actions de celle-ci ne constitue pas un complément de rémunération…
« Faux », tranche le juge : ici, l’avantage consenti, c’est-à-dire la possibilité d’acheter des actions de la société mère à titre préférentiel, vise à rétribuer le dirigeant pour les fonctions qu’il exerce au sein du groupe.
Dès lors, il constitue bien un « complément de rémunération » imposable à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des TS.
Source : Arrêt du Conseil d’Etat du 19 juillet 2022, n° 456671
Rémunération d’un dirigeant de société : quelle fiscalité ? © Copyright WebLex – 2022